Kobudo signifie littéralement « Art martial ancien » mais également « Art d'un comportement spirituel vis-à-vis du combat ». Le Kobudo d'Okinawa a connu une évolution parallèle au Karaté.
Ces techniques sont arrivées jusqu'à nous grâce à Maître Shinko MATAYOSHI et son fils Shinpo.
Né en 1888 dans la ville de Naha, Maître Shinko MATAYOSHI commença, dès son enfance, à étudier le BÔ, l'EKU, le KAMA et le SAI, sous la direction du Maître Shokuho AGENA. Puis le TUNKUWA et le NUNCHAKU avec le Maître IREI.
Au début du siècle, il entreprit d'approfondir ses connaissances en arts martiaux, en faisant un grand voyage à travers toute l'Asie de l'Est. Il apprit l'équitation, le lancer de couteau et le lasso, en Mandchourie, avec un cavalier brigand. A Shanghaï il rencontra le vieux Maître Chinois KINGAI qui l'initia à l'art du TIMBE, du SURUCHIN et du NUNTI, ainsi qu'à la médecine chinoise et à l'acupuncture.
En 1929, il regagna temporairement le Japon à l'occasion d'une grande cérémonie organisée en l'honneur de l'Empereur MEIJI. Cérémonie au cours de laquelle Gichin FUNAKOSHI présenta le Karaté et Shinko MATAYOSHI le Kobudo.
Il rentra à Okinawa en 1935. On le surnommait Matêshi SENBARU ("main de faucille"). Il poursuivit son étude des arts martiaux avec des Maîtres Okinawaïens.
Expert en Kobudo, il consacra le reste de sa vie à l'enseignement de son art, ainsi qu'à la pratique de l'acupuncture. Il s'éteignit en 1947, à l'âge de 59 ans.
Après la guerre, son fils, Maître Shinpo MATAYOSHI, entreprit d'enseigner le Kobudo à Kawasaki, au Japon. Art que lui avait enseigné son père dès l'âge de 7 ans.
Rentré à Okinawa en 1960, il poursuivit son enseignement dans le dojo du vieux Maître Seiko HIGA (du style Goju Ryu) ; lequel l'avait initié au Karaté dans son enfance. Puis ouvrit un dojo de Kobudo, qu'il baptisa KODOKAN, en mémoire de son père (Ko).
Pour que le Kobudo puisse être transmis à travers le monde, il fonda, en 1970, l'Association de Kobudo des Ryu-Kyu, qui devint, deux ans plus tard, la Fédération du Kobudo d'Okinawa (« All Okinawa Kobudo Renmei »).
10ème Dan de Kobudo et 10ème Dan de Karaté, il reçut au Japon le titre rarissime de « trésor impérial vivant ». Incarnant véritablement l'âme du Kobudo traditionnel d'Okinawa.
Après avoir considérablement oeuvré pour faire connaître le Kobudo au delà du Japon, il s'éteignit en 1997, à l'âge de 74 ans.