Le Kobudo d'Okinawa est une discipline à part entière. Elle offre de multiples techniques de travail avec les armes.

Les principales armes utilisées sont : le (bâton long), les Sai (tridents métalliques), les Tunkuwa (ou Tonfa), le Nunchaku (fléau à 2 branches en bois), le Jo (bâton court), le Sansetsukon (fléau à 3 branches en bois reliées par des anneaux ou des chaînes), le Nunti (lance), les Kama (faucilles), l'Eku (rame), le Timbe (bouclier) et le Seiryuto (machette), le Kue (houe de jardinier), le Suruchin (longue corde équipée d'un lest à chaque extrémité), etc.

Cette liste n'est pas exhaustive.

La progression dans l'étude des différentes armes est guidée par la difficulté et la dangerosité de leur maniement. Même si le Kobudo et le Karaté sont deux arts martiaux distincts, l'étude du Kobudo est grandement facilitée pour un karatéka. Les positions, les exercices, les termes, les passages de grades, les couleurs de ceintures, sont très similaires, voire identiques pour certains. L'esprit et la finalité restant bien sûr les mêmes. Comme le dit Maître CHINEN avec un sourire :

« ajouter au Karaté l'entraînement aux armes s'apparente au fait de manger avec les mains puis d'apprendre à utiliser des baguettes »

Les techniques de travail spécifiques au Kobudo d'Okinawa :

HOJOUNDO

Ce sont des techniques simples (attaques, parades et enchaînements) effectuées en déplacement. Ces exercices correspondent aux kihons du Karaté, avec pour particularité de ne pas faire demi-tour en fin de ligne. Tout en évitant d'éventuels accidents avec les armes longues, les techniques sont ainsi travaillées systématiquement en avançant et en reculant.

KATA

Les katas, constitués d'enchaînements, permettent de travailler toutes les techniques. Certaines armes ne sont enseignées que par les katas, elles n'ont pas de hojoundo. Les katas de Kobudo d'Okinawa n'ont subi aucune transformation au cours du temps ; les formes originelles ont été conservées.

KATA KUMIWAZA

C'est la mise en application du kata, effectué avec deux partenaires. Dans cet exercice, le kata n'est absolument pas modifié. Les techniques, bien qu'effectuées avec partenaires, s'arrêtent aux mêmes endroits que lorsqu'on exécute le kata seul (les points d'impact des attaques ou des blocages ne varient pas). Ce qui permet une bonne compréhension de celui-ci.

KATA OYO

C'est l'application libre du kata (imagination) en gardant l'idée générale de celui-ci. L'application doit néanmoins être plausible. Le kata peut être effectué dans des axes différents. Lorsque les techniques sont symétriques, il n'est pas nécessaire de démontrer les deux côtés.

KATA HIJAIDI

Le kata est réalisé de façon inversé (symétrique). Ce travail permet de développer aussi bien le côté droit que le côté gauche du corps.

KATA BUNKAI

C'est l'application par séquence du kata, mettant en évidence ses techniques particulières. Chaque technique est étudiée séparément à travers son utilisation pratique dans des situations de combat.

BUNKAI OYO

Même principe que le Bunkai, avec une étude plus libre des autres possibilités d'application des techniques du kata. Il s'agit d'une recherche personnelle.

Pour certaines armes il existe une forme d'entraînement ressemblant au Sambon Kumite du Karaté, mais sur 2 pas. Dans cet exercice, les partenaires n'ont pas obligatoirement les mêmes armes, par exemple Bô contre Sai.